[OS] I hope you'll forget me

Auteur : Léa
Rating : G
Genre : Romance (ou pas...), drame. (ça f'sait longtemps, tiens...)
Notes de l'auteur : J'ai rarement autant retourné un texte dans ma tête...surtout pour qu'au final il rende beaucoup moins bien que ce que je prévoyais...

Elle cache un soupir en regardant discrètement sa montre. La jeune fille se mord la lèvre pour ne pas gémir. Plus que cinq minutes. Cinq minutes à devoir supporter cet horrible cours. L’envie de suivre un minimum ce que raconte le prof la quitte et elle se tourne vers la fenêtre, à sa gauche. Ses yeux se posent sur le bâtiment de l'autre côté de la cour. Le bâtiment réservé aux cours pour garçons.
Son regard se pose sur la table qui est en face d'elle et elle écarquille légèrement les yeux en comprenant que le propriétaire du bureau l'observe. Lorsqu'il comprend qu'il est grillé, il sourit en lui faisant un léger signe de la main. La cloche sonne et il agite à nouveau la main en se levant. La jeune fille met du temps à comprendre qu'il faut qu'elle parte et sort la dernière.

Elle s'élance pour aller chercher la balle mais son regard est attiré par le même garçon que la veille. Il est assis avec ses amis et la fixe en souriant, la tête appuyée sur sa paume droite. Lorsqu'il capte son regard il lui fait un petit signe de la main et la jeune fille se fige, intriguée, les yeux légèrement écarquillés.
- La balle !
Elle se retourne brusquement et attrape de justesse le ballon et se remet à jouer, tentant d'ignorer le regard fixant du garçon.

Le vent souffle doucement et elle sourit en fermant les yeux, sentant ses cheveux bouger doucement. Dès que la brise est partie, elle se remet à s'occuper des fleurs. Elle ne peut s'empêcher de sourire en chouchoutant les plantes avec tendresse. Au-dessus d'elle, une fenêtre s'ouvre mais elle ne lève pas la tête. Ce n'est sans doute qu'un élève qui avait trop chaud. Cependant, un avion atterrit devant elle et la jeune fille lève les yeux, surprise. Elle voit le même garçon que d'habitude, penché par la fenêtre. Il ouvre la bouche pour parler mais on l'appelle et il repart après avoir agité la main vers la jeune fille. Elle ne peut s'empêcher de fixer la fenêtre désormais fermée, ne sachant que penser.

Elle soupire en lâchant son crayon et se laisse aller contre le dossier de sa chaise. Cela fait une semaine qu'elle passe son temps à le surprendre alors qu'il l'observe. Pour une raison qui lui ait inconnue, elle passe son temps à penser à lui. Peut-être est-ce parce qu'il est vraiment bizarre...Elle passe de longues minutes sans bouger avant de soupirer à nouveau en se redressant. Demain, elle ira lui parler.

Elle pose son sac et s'assoit à son bureau après avoir salué ses amies. Elle se tourne automatiquement vers le bâtiment des garçons, ses sourcils se fronçant alors que le bureau d'en face est vide. Derrière elle, elle entend deux filles murmurer :
- Il n'est pas là, aujourd'hui ?
- Non...Il ne reviendra plus...
- Tu crois qu'il lui a parlé ?
- Je sais pas, il était très timide, pas vraiment le genre à faire le premier pas.
- Dommage, ça faisait tellement longtemps qu'il l'aimait...
La jeune fille entend un soupir mais n'ose pas se retourner, le cœur battant à cent à l'heure.
- Attends...Pourquoi il ne reviendra plus ?!
- Tu te souviens, sa maladie ?
- Oui.
- Il est mort durant la nuit.
- Oh mon Dieu...
- Oui...Mais on le savait tous. C'était évident qu'il n'allait pas survivre. Dommage qu'il n'ait pas eu le courage de lui parler plus tôt.
Le professeur arrive et la jeune fille est obligée de s'asseoir correctement. Cependant, alors qu'elle sort ses affaires, elle n'arrive pas à oublier ce qu'elle vient d'entendre. Sans vraiment s'en rendre compte, elle prend l'avion en papier, dans son casier, et le pose sur ses genoux. Elle n'avait pas voulu le déplier, même si elle était persuadée qu'il y avait un mot dedans. Le plus discrètement possible, elle déplie le papier et écarquille les yeux en lisant le mot : « Il paraît qu'on oublie les choses, au fur et à mesure. Moi, je suis persuadé qu'on n'oublie rien. Que tout reste dans notre mémoire mais qu'on a pas forcément la réelle envie ou le courage d'aller chercher ce qu'on veut au plus profond de notre mémoire.
Cependant, malgré ce que je pense, j'espère que tu m'oublieras. Parce que je ne veux pas que tu passes ta vie à regretter de ne pas avoir vu que je t'aimais. »
Elle lève les yeux, fixant le tableau devant elle puis tourne la tête, regardant le bureau désormais vide. Alors, sans s'en rendre compte, elle se met à pleurer.