Tentatives d'oubli (2/2)

Auteur: Mayaa
Rating: G
Genre: Du n'importe quoi, en veux-tu en voilà.
Disclamer: Elle, elle m'appartient, eux, même si j'aurais aimé, un peu moins.
Notes de l'auteur: C'est un peu ridicule, mais je fais des obsessions de pas grand-chose parfois. J'avais besoin d'écrire là-dessus, tant pis si ça ne ressemble à rien.

Partie I - The guy with slanting eyes
Elle fait la moue devant son assiette. Elle n'avait même pas fin, se force à finir, parce qu'on l'a invitée. Elle a envie de vomir. Le trajet l'a épuisée, ses traits de crayons sous les yeux sont presque devenues invisibles, à avoir encore pleuré dans son sommeil.
Elle veut juste rentrer, s'affaler dans son lit et verser toutes les larmes de son corps, puisque c'est bien la seule chose qu'elle sait faire.
Depuis des mois, elle essaie. Mais la descente aux enfers semble infinie. Elle ne s'en sort pas. Oppressée par des sentiments un peu trop envahissants, elle ne voit plus la lumière au bout du tunnel depuis bien longtemps.
Elle fourre ses ongles qu'elle s'évertue à laisser pousser dans sa bouche, soupire quand elle se rend compte qu'elle échoue même dans les choses aussi simples. Le vernis bleu commence déjà à s'effacer. Elle pense qu'elle aurait du en remettre avant de partir.
Elle s'écorche finalement les doigts à rédiger un message qu'elle n'enverra jamais et qui de toute façon, n'aurait jamais eu de réponse.
Et puis lui, il arrive. Rien d'extraordinaire. Le fils de la serveuse. Mais elle n'a pas eu le temps de s'y préparer. Il remplit des verres de la boisson locale avec une agilité impressionnante, fait des allers-retours entre la cuisine et le restaurant.
Elle s'abandonne mentalement dans ses bras, histoire d'oublier. Et contre toutes attentes, cela fonctionne. Elle se fiche bien d'être puérile, si comme ça elle arrive à guérir le temps de quelques minutes.
Et leurs regards s'accrochent, rapidement, assez pour qu'elle trouve le moyen de rougir. Il disparaît encore, et elle veut revivre cet instant des millions de fois. Des blagues débiles et elle rit trop fort, devient vulgaire à cause de ses angoisses inutiles.
Le moment de partir. Evidement. Ils n'allaient pas rester ici toute la nuit, mais elle n'aurait pas été contre.
Ils se fixent encore, et les yeux déjà légèrement bridés du garçon se plissent encore quand un immense sourire nait sur son visage. Elle a le coeur au bord du vide. Finalement, elle aurait aime ne pas s'en aller.
Et puis la porte se referme sur cette dernière image qu'elle aura de lui. Elle part sans même connaître son prénom.

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Partie II - The guy with a bass
Le jour s'en est allé peu à peu. Le deuxième groupe vient de commencer à jouer. Mais à la seconde où il est venu installer son matériel, ses yeux ne se sont pas détachés de lui. Maintenant, elle tient précieusement son appareil photo, attend le moment opportun pour le mitrailler.
La contrebasse semble immense à côté de lui, et pourtant ses doigts frêles la manie à la perfection. Les autres musiciens ont beau être plus expérimentés, ce soir, elle sait qu'elle ne verra que lui. Le métal la répugne, mais rien que pour son visage d'ange, elle fera des concessions.
Il sourit et son coeur chavire. Ca ne sera pas la seule fois de la soirée. Et il n'en finit pas d'ouvrir la bouche de cet air sensuel, dommage que ses cheveux bouclés cachent jalousement ses yeux. Elle s'enivre de sa musique, se dit qu'elle resterait bien à l'écouter toute la nuit, tant les personnes autour lui importent peu. Il la tue encore à coup de sourires étincelants. A croire qu'il brille même plus que les étoiles elles-mêmes.
Elle ne se rend pas compte qu'elle ne pense plus à rien que ses doigts si habiles sur ses hanches. Tant pis si c'est ridicule, au moins, un sourire orne également son visage. Et puis une chanson plus calme que les autres démarre. La voix rauque du chanteur la fait frissonner, mais pas encore autant que les accords de la basse que l'adolescent a choisi, délaissant la contrebasse. Il a l'air d'un enfant qui se donne des airs, avec sa veste trop grande. Pourtant, elle a encore le coeur qui bat. Les gamins qui ont échappés à la surveillance de leurs parents courent sur la scène. Elle voudrait tant retourner à cette époque, elle aussi.
Et puis entre deux chansons, les vieux rockeurs s'abreuvent de bières. Pour le style. Mais lui, il saisit sa petite bouteille d'eau. Elément confirmant qu'il n'a pas vraiment l'air dans son univers. Ca lui va pourtant si bien, pense-t-elle.
Quand ils reprennent, leurs yeux se croisent. Enfin elle croit. Peut-être qu'en réalité, il n'arrive pas non plus à capter son regard de là où il est, tout comme elle ne voit pas ses iris. Ca ne lui déplait pas, accentue son image d'homme mystérieux. Encore deux ou trois photos. Histoire d'immortaliser ce contraste personnifié pour toujours.
Et voilà. On leur dit de terminer, que le feu d'artifice va commencer. Pour la première fois de sa vie, elle s'en fout, des ces maudits explosifs. Elle voulait tellement l'admirer encore, jusqu'à en devenir aveugle s'il avait fallu. Alors le chanteur remercie les membres un à un. On les prend encore en photo. Il les présente. Vient son tour. Il s'appelait Clément. Et elle ne le reverra jamais de sa vie.

Bon, t'attends pas à un super commentaire. Ça m'a l'air trop perso pour que je me sente de le critiquer.

Plus j'y pense, plus je me dis que la vie est faite de ce genre de rencontres. Et c'est ahurissant à quel point certaines nous secouent totalement. On s'en remet jamais vraiment, hein ? C'est à se demander s'ils se rendent compte de l'effet qu'ils nous font, ces mecs-là. Le pire, c'est que je pense que non.
Brrrrrrrrrrrrrref ^__^"
La seule chose que je dirai, c'est que tu as très bien écrit, encore une fois. On a vraiment l'impression d'être transporté dans la tête de cette fille, on voit l'autre à travers son regard.

Voilà. J'ai encore servi à rien XD

<3

Mais noooon! Un commentaire ça sert jamais à rien. Donc t'as servi à quelque chose. C'pas compliqué non? XD
Je crois que t'as tout dit. Et non, c'est sûr, ils s'en rendent pas compte. Enfin je pense. Mais voilà, moi ça m'était jamais arrivé, d'être "frappée" au point de ressentir le besoin d'écrire sur une rencontre qui parait pourtant si futile. C'est bizarre, quand tu le fais. 'fin c'est le sentiment que j'ai eu. Limite j'étais mal à l'aise x)
En tout cas, merci ♥